Les axes budgétaires du gouvernement pour préparer la loi de finances 2026 interrogent et inquiètent les salariés comme les organisations syndicales.
Déjà durement frappé par la crise des gilets jaunes et ses conséquences sur l'économie, après la Covid et le quoi qu'il en coûte, après la forte inflation et l'argent magique, après les conséquences des directives européennes sur votre pouvoir d'achat (hausse du coût de l'énergie, directives contraignantes), nous voilà contraints à nouveau d'affronter une nouvelle crise : celle de la dette publique et des contraintes budgétaires.
Si la situation du pays s'est considérablement dégradée en 30 ans, elle a été causée par une gestion calamiteuse des finances publiques par les gouvernements précédents. Et ceux qui doivent faire des efforts sont toujours les mêmes : les travailleurs !!!
Bien évidemment, il est nécessaire aujourd'hui de réduire la dette publique par des mesures efficaces pour redescendre en dessous des 3% du PIB.
Or, une nouvelle fois, l'effort qui est demandé par le gouvernement se portera majoritairement sur nous, les travailleurs, puisque les propositions gouvernementales s'orientent à nouveau sur une hausse mécanique des impôts via le gel de l'inflation (année blanche), sur la suppression de deux jours fériés et le dévoiement possible de l'utilisation de la 5ème semaine de congés payés, sur la baisse des prestations sociales (par exemple les allocations chômage ont déjà été divisées par 2 ces dernières années), le dérenboursement de médicaments et d'actes de soin (ALD par exemple), ou encore l'attaque organisée sur la chasse aux arrêts de travail (même malade vous devrez aller travailler!!!).
Les retraites sont également dans le viseur de l'Etat, alors même que le déficit programmé n'est pas engendré par le régime des retraites du secteur privé mais bien par celui du secteur public. Sans oublier la volonté du législateur de revoir à nouveau le droit du travail, et comme à chaque fois, l'on peut craindre que les nouveaux dispositifs n'aillent pas en faveur des salariés.
Si, comme l'évoque le Premier ministre et le gouvernement, chacun doit faire des efforts pour réduire la dette de l'Etat, aucune mesure concrète n'a été formulée sur la baisse des aides aux entreprises sans contreparties (les estimations oscillent entre 140 et 223 milliards d'euros d'aides), sur les efforts que devront faire les plus riches et les grandes entreprises (le secteur autoroutier est déjà soumis à contribution), ou encore sur la baisse des dépenses publiques (service de l'Etat et des collectivités territoriales).
Une nouvelle fois l'Etat ne montre pas l'exemple, avec aucune mesure significative pour réduire le train de vie, ni d'ailleurs de souhait de réduire drastiquement les agences de l'Etat (1200 agences pour 80 milliards de dépenses).
Combattre les abus sociaux, maîtriser les budgets sociaux et les dépenses publiques sont vitaux pour la bonne santé d'un pays. Cependant, il n'est pas concevable que les erreurs de gestion des gouvernements et la hausse de la dette publique soient portées majoritairement par les actifs. C'est d'autant plus inadmissible que ceux qui ont augmenté la dette ne sont nullement inquiétés, donnent des leçons et culpabilisent ceux qui travaillent dur tout au long de l'année. Pire, une grande partie d'entre eux sont toujours au gouvernement, toujours au parlement ou au Sénat, alors qu'ils ont coulé "le bateau France".
En l'absence de mesures concrètes répartissant correctement les efforts à réaliser par chacun, il paraît plus que probable que les organisations syndicales riposteront, à la rentrée, par des actions qui seront à la hauteur des attaques qui seront faites par le gouvernement sur les classes populaires et la classe moyenne.
Sources: Articles FO "Axes budgétaires : une attaque en règle contre le monde du travail", "Donnant-donnant : pas pour tous !" et "211 milliards d’euros d’aides publiques aux grandes entreprises : le Sénat prône d’en durcir l’octroi".
Article sur le site du ministère de l'économie et des finances "Budget : 43,8 milliards d’euros d’économies à réaliser pour réduire le déficit dès 2026". Actualités du site LCP "Budget 2026 : orientations budgétaires, mesures d'économies... Les annonces de François Bayrou".