Baisse drastique des effectifs d'ASF depuis 2019
Alors que la nouvelle note d'orientation stratégique sera présentée au CSE-Central le 16 octobre prochain, alors que nous négocions actuellement un accord d'entreprise sur la gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels, une nouvelle étude interne réalisée par la délégation FO ASF montre une nouvelle fois la chute vertigineuse des effectifs de notre belle entreprise.
Pourtant sans concurrence manifeste ni contrainte économique majeure, les sociétés d'autoroutes poursuivent sans relâche leurs courses éffrénées aux gains de productivité, avec comme principal objectif la hausse croissante de leurs profits.
En étudiant avec attention le tableau du mouvement des effectifs et le tableau des effectifs mensuels fournis aux instances du personnel, le constat est malheureusement sans appel : chez ASF, nous sommes passés en l'espace de 6 ans en dessous de la barre des 3 000 salariés (période janvier 2019/juin 2025).
L'origine de cette dégradation permanente ne peut être liée seulement au départ en retraite ou en CET, mais plus globalement aux fruits des réorganisations incessantes, des évolutions technologiques de plus en plus rapides et performantes (automatisation, digitalisation, IA etc.), de la synergie entre les 3 sociétés de Vinci Autoroutes, d'une augmentation de la sous-traitance ou encore à cause du développement exponentiel de la polyvalence.
Les chiffres sont sans équivoques :
- Baisse de 22,5% des effectifs chez ASF depuis 2019
- + de 680 emplois détruits
- Les plus touchées sont la catégorie Execution (350 emplois détruits) et la catégorie des agents de maîtrise ( - 360 emplois).
- Seul l'emploi des cadres est excédentaire, avec 35 emplois créés sur la période.
On comprend mieux à la lecture des chiffres pourquoi les salariés qui sont sur le terrain, et ceux qu'on appelle plus communément les opérationnels, voient leur condition de travail se dégrader et pourquoi ils se plaignent autant à leur hiérarchie et aux représentants du personnel.
Malgré une légère hausse de l'emploi chez les cadres et la maîtrise d'encadrement, il est à souligner que la politique économique et sociale prônée par l'entreprise les impacte tout autant.
Si le contribuable est la vache à lait de l'Etat, en comparaison on pourrait dire que le salarié d'ASF est celui du conseil d'administration. Jamais rassasié, ils en veulent toujours plus, quel que soit l'impact pour les salariés.
Voltaire disait que "l'avidité des riches ne connaît ni frein ni honte". Il est malheureusement à craindre, vu ce que nous avons vécu et ce qui nous attend encore d'ici la fin de la concession, qu'il disait vrai.


