Juste après l'échec de la négociation sur les salaires, le groupe Vinci, à travers la voix de son président-directeur général, a déclaré, avec enthousiasme et satisfaction, que « VINCI a réalisé en 2024 une performance de très haut niveau : la progression du chiffre d’affaires s’est accompagnée d’une nouvelle amélioration des résultats en dépit de la nouvelle taxe sur les autoroutes françaises. Le cash-flow libre a quant à lui atteint un niveau record.»
Concernant notre secteur d'activité, le communiqué de presse, plus mesuré, précise que « VINCI Autoroutes - dont le trafic est resté stable malgré les actions de blocage subies au premier semestre - le fait marquant est la mise en œuvre de la nouvelle taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport de longue distance, laquelle a fortement pénalisé ses résultats. »
En fait, ce discours ne colle pas vraiment à la réalité, chiffres à l'appui :
« Le chiffre d’affaires de la branche concessions ressort à 11,7 milliards d’euros, en hausse de 6,6 % à structure réelle (+5,0 % à structure comparable) (...) pour VINCI Autoroutes : 6,6 milliards d’euros (+4,1 %) (...) le Résultat Opérationnel sur Activité pour VINCI Autoroutes s'élève 3,3 milliards d’euros (3,4 milliards d’euros en 2023). »
Je ne sais pas vous mais pour notre part le terme "fortement pénalisé" nous paraît exagéré, excessif, inapproprié. Certes, notre résultat opérationnel aurait été bien meilleur sans l'application de la nouvelle taxe sur l’exploitation des infrastructures de transport de longue distance (TEITLD). Cependant, malgré la prise en compte de cette charge supplémentaire (284 millions d’euros pour VINCI Autoroutes), le Résultat Opérationnel de la branche Autoroutes recule seulement de 3%.
On attend avec impatience les chiffres consolidés pour ASF, néanmoins on peut d'ores et déjà vous rassurer en disant que 2024 sera encore une année exceptionnelle.
Les discours de crise prônés par notre Direction, pour expliquer la baisse drastique des coûts de fonctionnement ou pour justifier la maîtrise extrême de la masse salariale, ne sont ni crédibles, ni entendables.
Vu le contexte économique et financier favorable, la Direction n'a aucune raison de ne pas augmenter convenablement les salaires, aucune raison de ne pas faire évoluer favorablement la formule de la réserve de participation ou l'octroi d'une prime pour le partage de la valeur, aucune raison de rejeter les propositions raisonnables de notre organisation syndicale (jours d'ancienneté, reconnaissance des métiers sous-circulation et de la montée en compétence, reconnaissance des filières viabilités et structures, médaille du travail des 30 ans et 40 ans, hausse des effectifs là où il y a des besoins, arrêt de l'utilisation abusive des écoutes téléphoniques et des caméras de vidéo surveillance etc...).
Vinci Autoroutes et ASF ont les moyens de mettre en place une politique sociale ambitieuse, juste, généreuse, qualitative, attractive. Cela passe par la négociation, par la compréhension de la situation de chacun, par la volonté de trouver des solutions comme de récompenser plus justement la valeur travail.
C'est ce message que nous porterons en 2025 à la nouvelle direction d'ASF et de Vinci Concession...en espérant qu'elle sera extrêmement attentive à ce que nous dirons.