Pourquoi FO a claqué la porte du conclave sur les retraites

07/03/2025


FO a quitté le jeudi 27 février la table des négociations juste après le début du conclave sur les retraites, qui réunit syndicats et patronat, dont l'objectif était de tenter d'amender la réforme des retraites de 2023.

Dans sa déclaration liminaire, Michel BEAUGRAS, Secrétaire Confédéral au secteur de l'emploi et des retraites, explique pourquoi la délégation FO à claqué la porte à la concertation sur les retraites. 

Comme sur France Info, il dénonce la lettre envoyée en préambule du conclave la veille au soir par François Bayrou, "un carcan qui nous enferme dans des conditions inadmissiblesOn sent bien qu’on ne pourra pas remettre en cause le départ à la retraite à 64 ans", déplore-t-il. Le Premier ministre a demandé dans cette lettre aux syndicats et au patronat de "rétablir l'équilibre financier de notre système de retraites à un horizon proche", ajoutant qu'il "souhaite fixer cet objectif à l'année 2030". 

Cette correspondance reprend en substance ce que l'exécutif répète depuis le 20 février : on ne pourra pas toucher aux 64 ans ni au périmètre financier.

Dans ces circonstances, cela ne servait à rien de continuer la négociation, puisque nous n'avions plus aucune marge de manoeuvre pour remettre en cause l'âge de départ à la retraite.

Dans un entretien au journal Ouest France, Michel BEAUGRAS indique également que l'objectif caché de François BAYROU était d'utiliser le conclave " pour échapper à la censure.  Et si les discussions échouent, il pourra toujours renvoyer la responsabilité sur les partenaires sociaux." En faisant cela, c'était la meilleure façon pour son gouvernement de "gagner du temps".

En complément, dans son édito "Pourquoi nous en sommes sortis", Frédéric SOUILLOT, Secrétaire Général de la Confération Force Ouvrière, rappelle  aussi que "le mélange des genres entre les régimes de retraite du privé, du public et les régimes spéciaux, des indépendants et des agriculteurs, laisse supposer un projet de retraite universelle par points que nous rejetons toujours".

Pour autant, Force Ouvrière souhaite maintenant que "des discussions soient engagées dans le cadre de l’article L.1 du Code du travail sur l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes, la reconversion professionnelle, la pénibilité, la formation professionnelle tout au long de la vie, les fins de carrière, les temps partiels subis, la conditionnalité des exonérations de cotisations sociales et les salaires, afin de trouver des solutions dans le cadre de la pratique contractuelle et conventionnelle à laquelle Force Ouvrière est très attachée. Un courrier est adressé ce jour au Premier ministre pour la mise en place d’une négociation interprofessionnelle". 

 Source : Site Force Ouvrière - France Info - Ouest France.